Chant du renouveau…

23 mars 2025

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« … Il faut apprendre à faire au mieux

Avec ce rien que l’on est

Pour quelque temps encore… »

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« … Rue des rêveurs, des déserteurs

Rue des anciens sommeils et des rideaux tirés

Rue où ne pleure jamais la pluie

Rue où le ciel affleure

Rue des oiseaux jaseurs

Rue des justes rumeurs

Rue des enfants qui chantent

Rue où l’on n’entend pas crier

Rue des paroles données et des promesses tenues

Rue des gestes paisibles et des petits bonheurs

Rue où se disent les mots d’amour… »

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Tout semble et reste éternellement fragile

mais nous pouvons cueillir ou recueillir

les quelques fleurs si riches en couleurs que nous offre la vie,

les partager, vivre leur énergie et 

oublier la grisaille que certains peignent avec appétit et violence.

« Rue des fleurs« , quelle belle adresse !!!

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Poèmes extraits de : « Rue des fleurs »  2022  Jean-Michel Maulpoix.

Illustrations : 1/ « Jardin de Vaucresson »  2/ « Roses mousseuses et boite de peinture de l’artiste »  Edouard Vuillard   1868-1940.

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Le renouveau vers la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Cours d’une destinée…

16 mars 2025

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« … – Asseyez-vous, asseyons-nous ! 

Klimt avait une bonne voix rocailleuse. Il désigna à Franz le lit recouvert d’un drap à larges rayures noires et blanches.  

– Laissez-moi vous débarrasser.

Klimt prit le tableau et le posa sur le matelas. 

– Vous permettez ?

  –  Oui, oui, je vous en prie. 

Sans trop de précaution, Klimt commença à déballer le tableau de ses diverses couches de tissu. Quand enfin le visage de la jeune fille se dévoila, Frantz fut prit d’un léger vertige.

– Ah ! 

Klimt enleva une toile inachevée d’un des chevalets et y plaça le portrait.

C’était une très jeune femme de trois quarts, sur fond vert. Une jeune fille aux yeux bleus rêveurs, avec des mèches brun-auburn encadrant son visage qui lui donnaient un air plutôt négligé. Elle portait un grand chapeau de feutre marron, trop grand, et une étole de mauvaise fourrure autour du cou. Une veste en velours bleu lui tombait des épaules qu’elle avait à peine couvertes par une chemise transparente, elle ressemblait à ces filles de la ligne qui vendent leurs charmes à tout prendre. 

Klimt resta un instant devant le tableau qu’il avait peint quelques années auparavant et plissa les yeux comme pour se souvenir de celle qui avait posé pour lui dans cet atelier même. Frantz restait silencieux, respectueusement, n’ayant pas encore osé s’asseoir. On ne s’asseyait pas sur les lits des gens que l’on rencontrait pour la première fois.

  – Alors dites-moi, jeune homme, que puis-je faire pour vous ? (…) 

– J’ai fait l’acquisition de ce tableau de vous, je veux dire que c’est un honneur pour moi… j’admire, j’ai toujours énormément admiré votre travail… et le fait est que, les hasards de la vie, le fait est que je connais cette jeune fille, ou plutôt je la connaissais et je ne m’attendais pas à ce que… Franz soupira, il avait eu beau répéter plusieurs fois la façon dont il formulerait sa demande, il se dit qu’il avait mal démarré.

– Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps…

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… – Maman ? Maman, j’ai soif ! Isidore se sentait encore très faible, il enfouit la tête dans le parfum familier de la lourde chevelure de sa mère. – Maman ?  Martha émergea avec peine, elle avait mal au crâne. Elle se leva, titubant presque, et alla chercher un verre d’eau à l’enfant. (…)

– J’ai un secret, un secret important.

Isidore approcha son oreille car sa mère chuchotait mal. 

– Ton père n’est pas mort mais il ne sait pas que tu existes… Ton père est vivant… Il habite une maison… très belle… Johannesgasse, qui donne sur le Stadtpark… une maison à Vienne… Il s’appelle Franz Brombeere… c’est son nom, il faudra que tu t’en souviennes… Répète son nom…

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Certains philosophes voient la vie comme un pendule qui oscille de droite à gauche, entre la joie et la peine, la souffrance et la guérison, l’exaltation et l’ennui. Il est ainsi rassurant de penser que si les choses vont mal, il y a de fortes chances qu’elles aillent mieux, puis immanquablement mal mais alors à nouveau mieux et ainsi de suite indéfiniment… »

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Il est bien difficile de résumer cette histoire tant elle est riche en évènements et rebondissements. Le fil conducteur en est un tableau de Gustav Klimt, Portrait d’une dame, qui est peint, retouché, qui apparait, disparait, qui est acheté, volé…

Martha est une jeune employée de maison dans une famille bourgeoise de Vienne, Franz est enfant unique, très seul et quand Martha arrive, elle le touche profondément, il en tombe amoureux. Et puis, Martha disparait sans le moindre mot…

On la retrouve dans un village de la banlieue de Vienne, maman d’un petit Isidore, elle travaille douze heures par jour dans « une manufacture spécialisée dans la confection de panaches de militaires« , elle est aux cuves dans des vapeurs d’alcool, c’est difficile et éprouvant physiquement. Son petit garçon est un enfant sage, il grandit, trouve « refuge dans les chiffres » ; un jour elle l’emmène visiter Vienne, elle leur offre un divin chocolat chaud au Café central, l’enfant est ébloui, il est heureux de partager ce moment avec sa maman. Quand Isidore a neuf ans, la grippe espagnole s’abat sur le monde…

Sur près de quatre cents pages, Camille de Peretti fait preuve d’une grande imagination, elle nous raconte une incroyable histoire, une histoire de famille et de ses secrets, entre Autriche et Texas au vingtième siècle. Les mœurs de certains à cette époque, la volonté farouche de s’élever dans l’existence, l’intelligence du cœur, le courage, le mensonge, les faits qui semblent se répéter d’une génération à une autre… le livre est très documenté, cette fresque qui mêle fiction et réalité nous tient en haleine.

C’est un formidable moment de lecture,  je vous souhaite de vite découvrir ce livre.

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Extraits de : « L’inconnue du portrait »  2024  Camille de Peretti.

Illustrations : 1/ « Beautés »  2/ « Le cactus »  2/ « Des milliers de beautés »  Lucie van Dam van Isselt  1871-1949.

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Toujours croire aux jours meilleurs…

BVJ – Plumes d’Anges.

Visions étranges…

9 mars 2025

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« Je sais des arbres

Striés de leur corps à corps avec les vents

  Et certains dont les têtes résonnent

Des contes de la brise…

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… D’autres solitaires et debout 

Défiant le sol renégat 

Et d’autres qui se ressemblent 

Autour d’une maison grise…

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… Je sais des arbres 

Qui s’humilient au pied des eaux 

Pour l’amour de leur image 

Et ceux qui secouent d’arrogantes chevelures

À la face du soleil…

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Je sais des arbres 

Témoins de très anciennes naissances 

Et qui redoublent de racines 

J’en sais d’autres qui expirent 

Pour un frôlement d’aile…

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Je sais des arbres vains et qui ne sont 

Que feuilles

  Tous ils ont trop vécu

  Sur la terre des hommes. »

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 Plonger au cœur de l’arbre, explorer ses contours…

Est-ce un arbre colonnaire ? non, en s’approchant,

je crois reconnaître le tronc d’un micocoulier.

Micocoulier, symbole de puissance et de longévité.

L’arbre est étendu, dans un calme absolu, une méditation finale sans retour.

D’où vient-il ? A-t-il fait un long voyage ? Que s’est-il passé dans sa vie ?

Nous n’en saurons rien, arraché à sa terre, parti à la dérive,

il s’est échoué là, pour y finir sa vie d’arbre,

sous le regard médusé de quelques dizaines de roses méduses.

Des arbres, des hommes, drôles de vies, non ?

Mais tout peut redevenir paisible, si nous le décidons…

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Poème « Arbres » – Andrée Chédid  1920-2011.

Photos BVJ – Plage de Saint-Clair au Lavandou – mars 2025.

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Observer le dessous des choses…

BVJ – Plumes d’Anges.

Fantastique…

2 mars 2025

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« Galet veiné du rivage

Battu, roulé par la vague,

Œuf veiné, battement de cœur,

Battement d’ailes en essor –

Comment de la stase lithique

Vient le chant d’oiseau, l’oiseau ?

 

Un flux d’eau rafraîchissante

En profondeur ouvre le regard :

Étoiles, cieux infinis

Dans un trait de lumière en fuite

Un arc-en-ciel, ombre et brillance,

Des forêts, des arbres en fleur

 

Du terreau de la mort éclatant

En une myriade de fleurs

Vues par une myriade d’yeux –

Comment l’insensible peut-il s’éveiller en fête, l’inerte

Apprendre les pas de la danse ?

 

Des harmonies inouïes

Somment la terre d’écouter,

La lumière allume le regard,

Le désir crée son paradis :

Substances de choses qu’on espère,

Gage des choses à venir. »

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Poème extrait de : « La présence »  Katleen Raine  1908-2003.

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Suivre le fil d’Or de la Vie, de la Nature, de l’Amour, de l’Imagination, de la Paix, du Rêve…

là est la vraie richesse.

Faut-il puiser dans les mémoires du monde ou inviter nos yeux à arpenter les cieux ?

Soyons les gardiens d’un univers de Beauté,

chaque jour affûtons notre regard et découvrons la lumière nouvelle qui n’attend que nous.

En ce mois de poésie jaillissante, allumons des feux intérieurs,

laissons libre cours à notre imagination,

vagabondons dans les plus hautes sphères de notre bel esprit.

Nos gouttes ailées, si petites soient-elles, feront fleurir de verdoyantes prairies…

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Illustrations : 1/ »Lac de Llyn-y-Cau, Mont Cadrer Idris » Richard Wilson  1714-1782   2/ »Gorges de Darial »  Rufin Sudkovsky  1850-1885  3/ »Dent de lion, escargot et papillons »  Barbara Regina Dietzsch  1706-1783.

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Transformer l’Ordinaire en Extraordinaire…

BVJ – Plumes d’Anges.

 

Lente résilience…

23 février 2025

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« ... La Line d’aujourd’hui – celle qu’on déterre et qu’on ramène à la vie – est née d’un séisme. Elle incarne un miracle. Comme ces légendes, au cœur des catastrophes, qui échappent au désastre – fantômes sortant des décombres, bébés aux sourires immaculés extraits de l’enfer, arbres centenaires et vieux temples épargnés par les secousses meurtrières. Ces histoires, on les murmure comme des contestations ; elles obéissent aux lois d’un monde dévasté.

Au cœur du chaos, elles ouvrent des chemins de lumière…

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Thomas passa la matinée à chercher des récits et des témoignages de survivants de catastrophes en tout genre. Il lui fallait comprendre l’effacement, lent, graduel de Line – cette métamorphose qui opérait en elle de manière sourde, mais radicale. À quel moment les êtres s’effaçaient-ils ? À quel moment quittaient-ils réellement l’histoire ? Était-ce simplement une question de présence au monde, de mouvement, de corps ?…

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… À mesure que les mots revenaient frapper à la porte de sa conscience, à mesure que les souvenirs devenaient plus nets, Line avait poursuivi ses recherches. Elle pensait à la femme de Tokyo, tout le temps. Quel que soit l’endroit où elle se trouvait, elle n’arrivait pas à la semer. Et elle n’en dormait plus. Depuis le séisme, enfin un désir était né. Plus qu’un souhait, c’était une nécessité, un besoin qui balayait tout le reste : la retrouver. Savoir ce qu’ils avaient extrait de la terre.

Elle en était venue à la conclusion qu’il n’existait qu’un lieu où elle pourrait avoir des réponses : cette île, dont Saki avait parlé, où elle avait grandi – son île abhorrée. Line était obsédée par cette terre. Où se trouvait-elle ? À quoi ressemblait-elle ? Qui vivait là ? Qui la visitait ?…

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… L’agitation des oiseaux du littoral, leurs cris et leurs manœuvres mystérieuses, le tumulte incessant des vagues. Ce paysage était à la fois immuable et changeant. En bord de mer, aucun jour ne ressemblait à un autre, aucune nuit n’était la même. Suivant le continuel mouvement des marées, la lumière et la densité de l’air se modifiaient sans cesse. Quelque chose – une couleur, une voile, la force du vent ou la forme d’un nuage – venait toujours s’immiscer dans le décor pour la bouleverser.

Saki pensait aux systèmes parfaits, utopiques, où tout pouvait se dérégler si rapidement. Où tout parasite corrompait l’ensemble. Elle pensait aux abeilles, aux fourmis, s’organisant à merveille pour maintenir la vie de leur ruche, de leur nid. Elle pensait à sa propre famille, à ce microcosme qu’ils avaient formé tous les trois avant le départ de son père. Un merveilleux système qui avait été rompu à leur arrivée sur l’île…

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… Tout a une fin, Line. Mais l’espoir… L’espoir n’a pas de fin… »

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Ce livre écrit en deux parties, raconte une longue – et difficile – histoire de renaissance suite à un traumatisme vécu. Line, hôtesse de l’air, est appelée à en remplacer une autre sur la ligne Paris Tokyo. C’est l’époque des cerisiers en fleurs, le spectacle sera grandiose. MAIS, un énorme tremblement de terre frappe cette île japonaise, et Line se retrouve prisonnière des décombres, aux côtés d’une autre jeune femme, Saki. Elles vont se donner la main, parler sans cesse et taper alternativement au cas où elles pourraient être entendues.  Line pense et se souvient, elle voulait devenir danseuse mais un accident de moto à l’adolescence fracture certains de ses os, son rêve est brisé… Elle volera dans les airs et deviendra hôtesse de l’air. Certaines bribes du passé remontent et une nouvelle compréhension émerge.

Le calvaire durera 8 jours et 8 nuits, Line, sortie de cet enfer, est hospitalisée pendant quelques jours au Japon puis en France, où elle retrouve son compagnon Thomas, son appartement. À la chance d’être survivante succède une profonde dépression… puis une reconstruction.

Je vous laisse découvrir la suite. Ce qui m’a touchée dans ce livre, c’est l’histoire bien-sûr mais aussi la façon de traiter ce sujet grave et douloureux. Le respect pour les victimes est toujours présent et l’auteure parvient à raconter les faits dans une langue poétique. Elle analyse avec justesse les tourments du miraculé, le combat contre ses fantômes, le séisme intérieur et cette nécessité, après l’enfermement, de partir à la rencontre de Saki et de respirer l’air du large pour rentrer dans un processus de résilience.

Un roman vraiment talentueux que je vous conseille.

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Extraits du livre : « Insula »  2024  Caroline Caugant.

Illustrations : 1/ « Bouquet de jasmin »  2/ « Rangées d’arbres »  3/ « La route des merveilles »  Jan Mankes  1889-1920.

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Rechercher la voie de la lumière…

BVJ – Plumes d’Anges.

Silencieusement…

16 février 2025

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« … Dans son pas qui martèle le sol elle sent monter maintenant une autre force. Cette force-là, c’est celle qui fait traverser à ceux qui souffrent les épreuves les plus dures, celle qui fait naître la vision des matins paisibles à nouveau, où la bonne odeur du pain chaud viendra accompagner le jour. Elle redonne le courage de continuer, même si le temps des maisons rassurantes est loin. Il suffit parfois de si peu pour que l’espérance revienne. Un parfum, un chant, le regard qui voit à nouveau la beauté du ciel ou d’une ombre sur un mur. Et quelque chose dans les cœurs épuisés se remet à battre. Et qu’importe que cela ne dure pas, que le poids des guerres et de la misère revienne écraser les poitrines. Le temps où la vision a été là a ouvert une fissure dans le mur qui obstrue la vie. Cette fissure là ne se comblera plus. Et elle, du chant qu’elle reprend maintenant, essaie de toutes ses forces d’agrandir la fissure…

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… Il y a tant d’amour dans le cœur de Jean.

Il y a des jours où tout l’amour qu’il porte en lui déborde. Il voudrait que chacun en ait sa part. Il voit si souvent que les cœurs des hommes sont pauvres. Mais personne ne peut combler le cœur d’un autre, il l’a appris.

Alors il donne cet amour si vaste à tout ce qui l’entoure. Il pense, comme elle, que les arbres, les pierres, les galets, contiennent l’amour qu’on leur donne longtemps pour que quelqu’un, un jour, passe et le découvre. Alors l’amour s’éveille même là où on le pensait éteint depuis longtemps. C’est silencieux. Ces passages-là n’ont pas besoin de mots. Ils se font par le regard, par la paume de la main, par un effleurement sur une roche ou une branche, c’est tout. Et c’est bien ainsi.

Que savait-il son guide de tout cela ? Il ne leur parlait pas des arbres, des pierres ni des galets mais parfois il posait sa main sur une épaule et c’était la terre entière qui réchauffait celui qu’il touchait. Est-ce que c’était cela ses miracles ?…

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Ceux qui veulent faire de la vie une chose bien établie avec ceci puis cela et après cela encore ne veulent surtout pas du mystère. Ils veulent des chaussures qui tiennent un nombre bien défini de saisons mais c’est oublier que le vent peut user la route, que les pluies qui tombent parfois si violentes peuvent raviner le chemin, qu’une pierre sous une semelle peut venir à bout du pas le plus décidé et qu’on trébuche.

La vie aussi s’use au vent et sur les pierres des routes.

Et puis voilà, elle peut reprendre par surprise tout son éclat comme si on voyait les choses de tous les jours pour la première fois et on est heureux. Il suffit de si peu, la voile bien gonflée d’une barque sur la mer bleue et la poitrine s’ouvre large et on respire autrement, comme si on était à la proue du bateau, seul et libre, ou bien le chant d’une femme qui tisse et accompagne son mouvement régulier d’une chanson apprise par sa mère et la mère de sa mère, une chanson qui vous rassure et vous dit que les liens du fil et de la laine ne s’arrêtent jamais, qu’ils vont former peu à peu un motif et qu’on le verra apparaître pour peu qu’on soit patient… »

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Comme il fut difficile de choisir des extraits de ce livre qui raconte un moment de vie, une étape dans l’existence d’une mère. L’eau est très présente, les pierres, les galets, le souffle du vent, le dessin, l’écriture, une petite fille qui a perdu la parole, une femme instruite qui lit et écrit, des femmes, des hommes qui veillent les uns sur les autres, qui s’entraident naturellement, silencieusement…

Les personnages ne sont pas nommés sauf un, Jean. L’histoire se met en place doucement et l’on comprend celle qui se raconte là. Il y a pour tous ces êtres un avant et un après, ils ont vécu « la grande souffrance ». Ils sont comme aériens, en pleine mutation, dans le mystère de ce que sera demain, ils l’acceptent, avancent à leur rythme, chacun observe, grandit, laisse l’autre libre d’accomplir son destin sans entrave ni jugement. Quand deux souffrances se rencontrent, elles peuvent aller au plus profond de la douleur, l’extirper des entrailles et mettre au monde une vie nouvelle, un enfantement dans la douceur au sein d’une nature sauvage. L’écriture est belle, merci à Jeanne Benameur pour ce texte magnifique et si plein de délicatesse…

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Extraits de : « Vivre tout bas »  2025  Jeanne Benameur.

Illustrations :  1/ « Vierge de l’annonciation »  Antonello da Messina  1430-1479   2/ « Vagues et rochers »  3/ « Paysage sombre »  Carl Rottmann  1797-1850  5/ « Vagues »  Paul Richard Schumann  1876-1946   4/ « Vagues sur des rochers »  Alois Kirnig 1840-1911.

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Vivre silencieusement dans l’espérance…

BVJ – Plumes d’Anges.

Blanc…

4 février 2025

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Un petit coup de blues, nous en vivons tous…

Dire – Se dire – Parler – Exprimer –

Échanger – Écouter – S’écouter – Entendre –

Réfléchir – Évoluer – Transformer – Moduler –

Agir – Réagir – Observer – Voir – Prendre note – Faire silence…

Je pars vers le blanc pour y retrouver les couleurs de la vie,

pour méditer sur de nouvelles voies à emprunter,

pour découvrir une source de lumière nouvelle…

À bientôt !

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« Le blanc agit sur notre âme comme un silence,

un rien avant tout commencement. »

Vassily Kandinsky

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Illustrations : 1/« Ascension du Mont Blanc »  Gabriel Loppé  1825-1913   2/« Source de l’Arveyron »  Carl-Ludwig Hackert
1740-1800.

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Poser une intention…

BVJ – Plumes d’Anges.

Voix de la voie…

26 janvier 2025

 

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« Les couleurs aveuglent l’œil.

Les sons alourdissent l’oreille.

Les saveurs engourdissent le palais.

Les pensées affaiblissent l’esprit.

Les désirs fanent le cœur.

 

Le maître observe le monde mais fait confiance à sa vision intérieure.

Il laisse les choses aller et venir.

Son cœur est ouvert comme le ciel. »

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Tao te King – Livre sacré de la Voie et de la Vertu – XII – Lao Tseu – VIème avant J.C.

Traduction choisie –> ICI

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Lâchons prise, nous ne pouvons tout comprendre…

Ouvrons notre cœur…

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Illustrations : 1/ « Les principaux buildings »  2/ « Chutes d’eau »  John Emsli 1813-1875 et James Reynolds dans Geological Diagrams  1851  3/ « Carte du ciel Hémisphère nord » 1870  Joseph Meyer et Ernst George Ravenstein 1834-1913.

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Ouvrir la voie du cœur…

Perles et brumes…

19 janvier 2025

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Rêve…

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Demi-teintes, perles tintinnabulantes,

son cristallin des grelots de verre,

lumières scintillantes, reflets des états d’âme ?

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Virtuosité des artisans créateurs et des metteurs en scène,

humilité des uns, mise en lumière des autres,

vision harmonieuse du monde ?

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Élégance des formes, tonalités aurifères,

transparences et opacités,

tout n’est-il que paradoxe ?

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Gouttes précieuses, ondulations des lignes,

divagations vers d’autres rives,

l’esprit suit. Se perd-il, parfois ?

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Les rêves naissent, les rêves affluent,

ils s’envolent et effleurent les cieux…

Tout existe et rien n’existe, quel chemin faire sien ?…

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… Réveil.

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« rêve matinal. J’y songe

mais qu’était-ce ?

j’ai l’esprit embrumé »

Soseki  1867-1916.

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Photos BVJ – Vitrines d’une enseigne de luxe Galleria Vittorio Emanuele Milano Noël 2024 – détail.

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Libérer notre esprit…

BVJ – Plumes d’Anges.

Intelligence originelle…

12 janvier 2025

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La nature, plus grand musée de la planète Terre…

Le givre disparait, le livre poétique de la vie s’ouvre…

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Perfection absolue, on n’ose poser le pied sur ces splendeurs.

Équilibre admirable , cycle éternellement renouvelé, la beauté est absolue…

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Veloutés, doux piquants, camaïeux de verts, de beiges,

fleurettes, brindilles, mousses se volent la vedette…

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Tout est présent et en devenir,

la lumière changeante sculpte le renouveau…

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Le livre peut se refermer, les jardiniers du ciel ont veillé,

les souvenirs resteront gravés dans la mémoire du monde,

la vie continuera à tracer son chemin…

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J’aime ces petites balades en solitaire, tôt le matin.

Dans ce face à face, l’attention est à son summum,

les découvertes affluent, un silencieux dialogue s’instaure.

Merci la Vie pour ces doux moments…

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 « … Voilà donc une autre terre à l’intérieur de la terre.

Et voilà un instant

dans lequel l’imagination et le mot paraissent comme jumeaux.

Est-ce-que la vérité est absente et ne devient présente

qu’entre les cils de l’imaginaire et entre les lèvres de la poésie ?… »

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Extrait de : « Le Louvre, espace de l’alphabet à venir » – Adonis – Éditions Seghers&Louvre 2024.

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Photos BVJ – Dans le Trièves – Décembre 2024.

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La Nature, comme un musée…

BVJ – Plumes d’Anges.